Auteur / Édouard Louis
lu pour vous par Clothilde
«Parce que je sais désormais qu’écrire sur elle, et écrire sur sa vie, c’est écrire contre la littérature ». Cela implique-t’il d’écrire avec les pieds ? Ce genre de récit pose la question de l’éditeur. Si ce manuscrit avait été envoyé par un auteur inconnu, il n’aurait certainement pas passé le cap d’un comité de lecture tant il est sans intérêt. Il oscille entre la lettre adressée à sa mère et le récit, d’où il se trouve, de l’émancipation de sa mère. Mais le plus insupportable est sa propension très condescendante à la ramener à sa condition de « plouc », de médiocre. 116 pages absolument pas indispensables. La seule vraie fulgurance du livre (qu’il épuise en interview d’ailleurs) est cette idée : pour certaines femmes, l’identité de femme est oppressante, pour sa mère ce fut une libération.
Combien sommes-nous exactement à concevoir le vernis, les talons aiguilles et autres marqueurs de la femme sexy comme des moyens de se libérer et non, comme peut le théoriser Virginie Despentes, une soumission au désir de l’homme. La mère d’Edouard Louis se libère en devenant une femme désirable, son féminisme est celui de la confrontation avec son identité de femme désirable et désirante. Les mauvaises langues diront qu’en cela elle intériorise le desir de son oppresseur. Savent-elles au juste de quoi elles parlent ?
Quant au livre, passez votre chemin. Il conviendrait que cet auteur oublie le filon de son enfance sacrifiée et fasse œuvre littéraire. On en est bien loin.
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