Autrice / Joyce Carol Oates
Lu pour vous par Rose Lire
Le titre de cet imposant roman de 930 pages (quand même), est tiré d’un poème de l’Américain Walt Whitman sur la méditation.
Joyce Carol Oates, autrice prolixe s’il en fut, va nous entraîner dans la déliquescence d’une famille où la figure du père omniprésente induit tous les comportements de ses proches, sa femme Jessalyn, ses cinq enfants et cela même au-delà de sa mort survenue après qu’il ait voulu défendre un individu au teint foncé brutalisé par la police. Ayant à son tour été rudoyé et frappé, il sera amené à l’hôpital par des policiers qui prétendront l’avoir sauvé d’un AVC, les contusions qu’il arbore étant attribuées à l’airbag. Mais il meurt…
L’aîné de ses enfants, Thom, va avoir des doutes sur la version de la police et faire justice deviendra son obsession.
Ses trois sœurs sont mal dans leur peau, surtout Lorène, proviseur de lycée qui a réussi à donner à son établissement une grande renommée par son intransigeance, son inflexibilité si bien qu’elle en devient détestable, un vrai monstre de duplicité !
Son jeune cadet, Virgil, artiste incompris, anticonformiste, détesté bien sûr par ses aînés, vit sa vie dans une ferme communautaire sans confort et vivotant de ses légumes bio et de quelques ventes d’œuvres.
Avec son habileté coutumière, J.C. Oates nous montre cette fratrie avec toutes ses failles. Ils sont souvent antipathiquesmais leur caractère est tellement disséqué, fouillé qu’on ne peut parfois s’empêcher de les plaindre malgré tout.
Quant à la veuve Jessalyn, l’autrice excelle dans son étude de l’évolution de ses sentiments, dans la description de l’impression d’anéantissement après la mort de son époux dont elle était l’ombre utile, puis la résilience incomprise d’ailleurs par sa progéniture.
C’est un grand roman, d’une richesse inouïe, montrant souvent avec humour les défauts de cette Amérique blanche, bien pensante, raciste, homophobe et accro à l’argent…
J’avoue avoir trouvé des longueurs surtout vers la fin, peut-être parce que j’avais hâte de refermer ce livre mais il faut partie de ces ouvrages qui restent dans les têtes, qui donnent à réfléchir, à discuter…
L’œuvre de cette autrice est immense et depuis les premières traductions de ses romans, essais, pièces de théâtre… je tâche de lire ses productions et je reste perplexe sur le fait qu’elle n’ait jamais eu le prix Nobel, alors qu’on la cite tous les ans !
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