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Photo du rédacteurLe cercle D.E.litt

Les guerres précieuses

Autrice/Perrine Tripier/ Lu pour vous par Marie Lalu


Je suis complètement conquise par ce premier roman : une histoire sublime avec une écriture qui l’est tout autant.

Au cœur de ce roman, la narratrice Isadora et la Maison qu’elle habitait. Maison avec une majuscule tant elle est un personnage du récit, si ce n’est LE personnage.

Isadora est en institut et se remémore ses souvenirs d’enfance, d’adolescence et de femme dans la Maison familiale, à travers chaque saison, du printemps à l’hiver.

Membre d’une fratrie de 4 enfants, Klaus, Louisa et Harriett, c’est elle qui se sacrifie pour habiter et prendre soin de la Maison au décès de Petite mère puis de Petit père. A travers ses souvenirs, on découvre une enfance certainement idéalisée pendant laquelle la maison était vivante, grouillante, notamment l’été quand la famille agrandie par les oncles, tantes et cousins, investissait les lieux. Une adolescence ponctuée de découvertes et une vie de femme qui a refusé l’amour pour le vouer tout entier à la Maison. Isadora restera dans cette Maison jusqu’à ce que celle-ci soit une menace pour elle, la vieillesse et le manque d’argent ne lui permettant plus d’y vivre en sécurité et confortablement.


Perrine Tripier n’a que 24 ans, elle est une jeune professeure de français dans un lycée rennais. Son écriture sublime et la maturité qui se dégage du récit sont absolument époustouflants !

Celles et ceux qui ont une maison de famille ou s’attachent à en bâtir une, seront d’autant plus sensibles à ce roman et se retrouveront dans bien des pages. On ne peut toutefois occulter que ce sacrifice d'Isadora témoigne d’une grande névrose …

Pour terminer, je lui laisse la parole, même s’il a été très difficile de choisir une citation :

Je suis heureuse de n’avoir eu qu’un seul chez-moi. Il me semble que l’enchaînement des chez-soi rend les gens plus inconsistants. Ils ne possèdent qu’une sensation de chez-soi galvaudée, parce qu’ils ont laissé partout des morceaux d’eux-mêmes dans les maisons qu’ils ont quittées.



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