Autrice / Claudia Piñeiro
lu pour vous par Leserin
Tous les hommes, toutes les femmes portent le fardeau d’une malédiction personnelle ». Telle est la première phrase du nouveau roman de Claudia Piñeiro, grande autrice argentine. Et comme dans tous ses textes, elle nous étonne,interpelle et séduit.
Roman Sabaté, secrétaire particulier du célèbre homme politique Fernando Rovira, est en fuite. Joaquin, le fils âgé de trois ans de son employeur, l’accompagne. Ils fuient. Ils sont en route pour aller chez l’oncle Adolfo. Riveras les pourchassera, c’est certain. Ils doivent donc être très prudents, ne pas laisser de trace.
Pourquoi cette fuite ? Claudia Piñeiro nous raconte les causes rétrospectivement, sous de multiples perspectives.
L’entrepreneur en bâtiment Fernando Rovira, devenu riche grâce à la spéculation foncière et immobilière, fonde le parti « Pragma ». L’objectif du multimillionnaire est d’être élu gouverneur et d’accéder plus tard à la présidence. Athlétique, beau, charismatique, plein d’éloquence, il forme une équipe pour assurer son ascension politique : des personnes de confiance, des conseillers intelligents.
Roman entre immédiatement dans le cercle restreint, engagé comme secrétaire particulier et coach personnel. Il ne comprend pas ce que Rovira a vu en lui. Ce n’est que beaucoup plus tard qu’il comprendra le but perfide pour lequel il a été choisi.
Si vous connaissez les Sud-Américains, ou si vous lisez de la littérature sud-américaine, vous savez à quel point ce continent est marqué par la superstition. Le parti de Rovira a de plus en plus d’influence, il est confiant dans la victoire, mais la superstition est également ancrée en lui.
Aucun gouverneur de la province de Buenos Aires n’a jamais accédé à la présidence ; aucun d’entre eux n’a jamais été élu. Le projet de Rovira est donc de diviser la province : deux nouvelles provinces avec deux nouveaux noms. Il met tout en œuvre pour cet objectif.
Claudia Piñeiro nous livre une belle observation du monde actuel. Des hommes politiques sans coeur ni principes, sans idées pour faire avancer leur pays, qui gouvernent par pure avidité du pouvoir, qui mentent, trichent, manipulent.
Un autre personnage , Valentina, appelée « China » journaliste politique qui travaille sur un livre sur Rovira, ajoute une couleur supplémentaire à ce kaléidoscope.
C’est une histoire qui, tout en racontant les conditions politiques et sociales en Argentine, pourrait tout aussi bien se dérouler ailleurs. C’est un thriller, un roman politique « intelligent », pimenté de sarcasme et d’humour.
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