Autrice / Lara Prescott
Lu pour vous par Leserin
Difficile de classer ce roman : Roman d’espionnage, roman historique ? Roman à la gloire des femmes ?
Peu après le la fin de la Seconde Guerre Mondiale, Olga Ivinskaïa est arrêtée à Moscou. Elle est la maîtresse du célèbre écrivain Boris Pasternak. Le gouvernement russe suppose qu’il exprime des opinions antisoviétiques dans le roman « Docteur Jivago » sur lequel il travaille. Olga, qui est le modèle de Lara dans le roman, ne voulant rien révéler du contenu, est envoyée dans un camp de travail.
Pendant ce temps, à Washington, Irina Drosdova postule pour un emploi de sténographe à la CIA, division Russie. Sa mère a fui l’Union soviétique avant sa naissance et son père a été arrêté au moment du départ. Même si elle ne tape pas très vite, elle est engagée. Elle reçoit une formation d’espionne pour participer à des missions visant à retourner le peuple russe contre son gouvernement.
Le roman s’ouvre sur un prologue dans lequel les sténotypistes féminines de la CIA prennent la parole sous la forme du « nous » et parlent de leur travail quotidien.
C’est l’histoire des femmes « en arrière-plan ». Vous ne les remarquez pas, mais ce sont elles qui tirent les ficelles, et ce sont les hommes qui s’en attribuent les mérites.
Olga, elle aussi, est toujours derrière Boris, le soutenant, cherchant à plusieurs reprises à parler au Parti, et le mettant en garde, car elle a peur.
Lorsque le roman est finalement terminé en 1956, aucun éditeur ne peut être trouvé en Russie. Ce sera Giangiacomo Feltrinelli, éditeur italien, millionnaire et militant d’extrême gauche qui achètera les droits à Pasternak pour l’Italie, où il paraîtra en 1957. La CIA est également intéressée. Les USA veulent faire entrer clandestinement des livres interdits en Russie afin d’informer le peuple russe sur les dérives autoritaires du gouvernement. Docteur Javago sera introduit clandestinement par la CIA, en URSS, en langue russe.
Chaque chapitre de « Nos secrets trop bien gardés » mène les lecteurs soit à l’Est, soit à l’Ouest, une fois vers le pays « de la liberté », ou celui des monstrueux goulags.
Lara Prescott manie avec talent histoire et fiction, personnages réels et créés.
Je parie, qu’à la dernière page du roman de Lara Prescott, vous vous précipiterez sur celui de Boris Pasternak...ou sur le film…...
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