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  • Photo du rédacteurLe cercle D.E.litt

Depuis toujours nous aimons les dimanches

Autrice/Lydie Salvayre/Lu pour vous par Coline


Depuis toujours nous aimons les dimanches, un titre qui interpelle et nous invite à la lecture. Qui n’aime pas buller ?


Lydie Salvayre y fait l’éloge de la paresse. Elle la décrit comme un art de vivre, une philosophie, une politique, un temps propice à la pensée. « La paresse est un art subtil, discret et bienfaisant ».


Par ce biais, elle s’attaque aux contraintes serviles d’un travail non choisi. Elle accuse les responsables tant managers que politiques : ces « apologistes du travail des autres » qui, avides de profits, en demandent, aujourd’hui, toujours plus aux dépens du travail nécessaire mais suffisant pour subvenir aux besoins du quotidien.

« Vous ricanez comme des crétins à ces paroles ? Mais de quelle étoffe êtes- vous donc faits ? Seriez- vous trop secs, trop creux ou trop obnubilés par l’idée de vous en foutre plein les fouilles pour comprendre notre aspiration à une vie vivante et accordée à soi ? Faudrait-il que nous nous maltraitions pour que la douleur vous donne enfin du cœur » ?


Ce sujet a été maintes fois développé au cours des siècles par des penseurs, des poètes et des philosophes. L’autrice étaye sa réflexion en se référant, entre autres, aux écrits de Sénèque, Baudelaire, Proust, Nietzsche mais aussi Paul Lafargue à travers son traité sur « le droit à la paresse ».


Le texte, subversif, reste agréable à lire. Son style emporté, aéré et percutant, tantôt lyrique, tantôt outrancier est empreint d’humour et par là même nous tient. Un bémol : l’usage du nous comme une injonction à adhérer au cheminement de sa pensée laissant ainsi peu de place à notre vécu et sa part de choix.

Son approche du travail, certes humaniste, suscite la réflexion. Celui-ci n’est-t-il qu’asservissement, temps volé et souffrance ? Même chronophage, ne peut-il être source d’épanouissement et de satisfactions ? A chacun son ressenti, son équilibre, sans culpabilité…sans nier pour autant l’impérative nécessité de remettre en question certains domaines.


C’est sur une boutade que l’autrice nous invite à repenser notre vision :

« Si vous chantonnez le matin en allant au travail, c’est que : 1, vous êtes millionnaire - 2, vous vous droguez - 3, vous êtes un des sept nains. »


Personnellement, j’ai parcouru ces pages avec plaisir ; j’ai ri, souri, aussi froncé les sourcils.

Prenez du temps et paressez pour lire cet essai ; il ne laisse pas indifférent.


Lydie Salvayre a obtenu le prix Goncourt en 2014 avec Pas pleurer.


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