top of page
  • Photo du rédacteurLe cercle D.E.litt

Arabaiana

Dernière mise à jour : 27 août 2021

Autrice / Carmen Stephan

Lu pour vous par Leserin

Brésil, Nord-Est, 1941. Voici l’histoire de Jacaré, un pauvre pêcheur qui ne parvient pas à subvenir aux besoins de sa famille dans le nord-est du Brésil. Comme la plupart de ses amis, il doit donner la moitié de ses prises aux autorités. La solution serait une audience avec le président Vargas. Le 14 septembre, quatre pêcheurs se lancent dans un voyage de deux mille kilomètres, sur un radeau construit par eux même. Ce radeau représentait leur dernière lueur d’espoir pour la seule seule chose qui leur semblait vraie : la liberté de vivre sans entraves, la liberté de déterminer leur vie, et celle de non seulement survivre, mais aussi de vivre. La traversée dure deux mois et est couronnée de succès. Le président écoute les pétitionnaires et adopte immédiatement une législation afin d’améliorer leur qualité de vie. Jacaré et ses amis sont ramenés en héros dans leur pays.

A Hollywood, le cinéaste Orson Welles a vent de l’histoire et décide de la filmer sous le titre « Its’s all true ». Il s’envole pour le Brésil afin de rencontrer le courageux pêcheur et l’enrôle avec ses compagnons pour le tournage. « Je veux que vous refassiez exactement ce qui s’est passé ».

Pendant le tournage se produit l’inévitable : L’odyssée jouée des quatre pêcheurs se termine en tragédie, la noyade du héros Jacaré , dont l’idée était de se libérer, lui et tout son village. Il ne reste que trois pêcheurs et un Orson Welles brisé, qui ne voulait rien d’autre que montrer au monde la vérité de la vie, l’injustice qui entoure beaucoup de gens. Il se sent responsable de la disparition du pêcheur et soutient financièrement la famille de Jacaré jusqu’à sa mort en 1985. Le projet du film « It’s all true » est resté inachevé en raison de la tragédie, de la situation politique et des réductions budgétaires. Ce n’est que des décennies plus tard que le film est sorti dans les salles de cinéma au Brésil.

On se laisse emporter par le langage poétique de Carmen Stephan. Le lecteur se lance dans une quête de la vérité, mais n’arrive finalement à aucune réponse satisfaisante. C’est un texte très concis, mais malgré sa brièveté, il ne se lit pas aussi rapidement qu’on pourrait le croire. Entre drame social et histoire du cinéma, Carmen Stephan a réussi un petit bijou.






38 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page