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  • Photo du rédacteurLe cercle D.E.litt

Baumgartner

Auteur/ Paul Auster/ Lu pour vous par Leserin

 

Paul Auster est né en 1947 à Neuwark, New Jersey. Il a étudié la philologie anglaise et la littérature comparée à l’université de Columbia et a passé quelques années en France après ses études.

Il a acquis une renommée internationale avec ses romans « La trilogie new-yorkaise ». Son œuvre considérable a reçu de nombreux prix et comprend, outre des romans, des essais et des poèmes, et aussi des traductions de poésie contemporaine.


Six ans après son dernier roman « 4 3 2 1 «, « Baumgartner » est peut-être son livre le plus personnel et pour moi, le plus humain. On y découvre en effet de nombreux liens biographiques et des recoupements entre les personnages et l’auteur.

Baumgartner a 70 ans, est professeur émérite en phénoménologie de l’université de Princeton.

Le couple Seymor et Anna Baumgartner apparaît comme l’alter ego d’Auster, tant en ce qui concerne son travail d’écrivain que ses opinions. Mais surtout, Auster atteint d’un cancer en 2023, s’est donc beaucoup préoccupé de sa mort. Lorsque Baumgartner oscille entre colère et autodérision, entre douleur et amour, entre peur de la fin et joie de l’instant présent, cela ne nous laisse pas indifférent. Le roman touche parce que son ton n’est jamais kitsch.


Et si vous pensez que le dernier roman de Auster est un texte profondément triste, vous vous trompez. L’Américain est un maître de l’humour subtil. Ainsi, Baumgartner, en tant que phénoménologue, fait naturellement un lien entre sa prétendue démence naissante et l’apparence de la fermeture éclair de sa braguette.

Tout au début, Baumgartner est assis dans son bureau. Il tient un stylo à la main, il est au troisième chapitre de sa monographie de Kierkegaard, lorsque le processus d’écriture est brusquement interrompu. Une odeur âcre se dégage de la cuisine. Une petite flamme de gaz se consume dans le fond d’une casserole en aluminium. Le professeur veut agir vite et se brûle la main. Puis se blesse au genou et au coude en chutant dans l’escalier, et commence à s’intéresser au « syndrome de la douleur fantôme » et écrit sans plus attendre un essai sur cette énigme compliquée du corps-esprit.

Mais dès la page suivante, le roman prend à nouveau un ton mélancolique et contemplatif.


Lorsque Baumgartner oublie souvent, peu après la mort d’Anna, que sa femme n’est plus là, ou lorsqu’il lui parle d’une manière inhabituelle, car les amoureux peuvent rester unis par-delà de la mort, la grande puissance de l’amour se manifeste.


Vous allez lire un roman centré sur des thèmes existentiels comme la mort, la perte, la solitude et la déchéance et pourtant plein de vie. Car l’humour et la sagesse font partie du récit. La présence de la mort demeure, mais elle perd de son horreur. Auster prouve, une fois de plus, qu’il est un grand romancier.

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