Nouvelle année et nouveaux bonheurs de lectures avec les participantes au nombre de 12 cette fois, toujours motivées et chargées de livres !
Les retours ont été nombreux appelant de nouveaux commentaires, de nouvelles discussions, en particulier sur le livre de Baptiste Beaulieu « Où vont les larmes quand elles sèchent ». Il ressort de l'échange que ce livre a autant déplu chez certaines, qu’il a suscité l’engouement chez d’autres. Les femmes victimes versus les méchants hommes, beaucoup d’empathie contre un pénible apitoiement, du vécu contre l’impression d’avoir inventé des situations pour servir le propos …. Les soignantes et les non soignantes de l’assemblée ont échangé leurs points de vue sur cette lecture.
La conversation s'est ensuite portée sur le salon du livre de Montgiscard visité par plusieurs lectrices qui ont bien aimé mais préféré celui d'Avignonet ( par pur chauvinisme), avec la présence de Délitt, bien entendu, mais aussi la librairie du Beffroi, riche d'autres ouvrages, d'autres auteurs, et un éditeur, les éditions du 38. Évitons la mauvaise foi, le salon de Montgiscard est toujours très réussi, avec sa quarantaine d'écrivains et cette année beaucoup de livres jeunesse. Quant à la librairie L'Ellipse, elle ne peut se permettre d'amener des ouvrages autres que ceux des auteurs présents vu leur nombre !
Voici enfin les nouveaux livres présentés.
Et vous passerez comme des vents fous de Clara Arnaud, un vrai coup de cœur qui d'ailleurs a été amené par deux lectrices qui ne s'étaient pas concertées.
Une jeune chercheuse se rend dans les Pyrénées ariégeoises et travaille sur les ours pour étudier leur comportement et va se confronter aux problèmes que cause la cohabitation des troupeaux, des bergers avec ces animaux. Le livre, basé sur les paysages de montagne, le rapport à la nature est prenant, fort bien écrit par cette jeune autrice qui adore les grands espaces.
Au revoir les chats de Hiro Arikawa contient des nouvelles sur les chats en fin de vie ou donnés, d'où le titre. Mais ce n'est pas triste, tout y est très juste et les amoureux des chats vont adorer.
L'effacement de Pascale Dewambrechies. Une jeune institutrice solitaire arrive dans un village de montagne. Elle a 36 ans et va tomber amoureuse d'un jeune homme de 20 ans. Ils seront séparés par la guerre...
Cette histoire traite des difficultés, surtout à l'époque, d'une femme qui tombe amoureuse d'un homme plus jeune qu'elle. L’autrice était présente au salon du livre d’Avignonet, édition 2023.
Aké, les années d'enfance de Wole Soyinka. Ce prix Nobel de littérature raconte ici son enfance au Nigéria dans le petit village d'Aké. Contrairement à beaucoup de « Nobel », ce livre est chouette à lire, plein de vie et attachant. Il faut quand même ne pas se décourager dans les 20 premières pages et la suite est un bonheur.
L'énigme de la Stuga de Camilla Grebe, thriller suédois. Cette stuga est une sorte de cabane aménagée au fond du jardin où l'on retrouve un cadavre. Nous assistons à la mise en examen de Lykke, mère de famille aisée, accusée du meurtre. Or un crime a déjà eu lieu 8 ans auparavant dans cette même cabane où vivaient alors ses deux jumeaux...Ce roman donne à réfléchir sur la réaction d'un parent si un fils, un proche est accusé de meurtre.
Angélina, les Mains de la vie, de Marie-Bernadette Dupuy. Cette trilogie, ô combien connue, raconte la vie d'Angelina, jeune fille qui séparée de son bébé, va œuvrer ensuite comme sage-femme pour aider les futures mamans en difficultés.
Divorce à l'anglaise de Margaret Kennedy. Bien que ce roman date de 1937, il tient quand même un propos moderne sur la séparation des couples.
Il s'agit ici d'un ménage de bourgeois anglais très typique: lui, est artiste, crée des livrets pour opérette alors que sa femme reste au foyer pour s'occuper de la maison, des enfants avec l'aide de personnel. Pourtant l'épouse constate qu'elle n'est pas heureuse. Une solution s'impose, il faut divorcer ! Hélas ! elle est vite prise à son propre piège... Un régal d’humour à l’anglaise, very caustique !
L'heure des femmes d'Adèle Bréau qui est la petite fille de Ménie Grégoire. Elle raconte ici l'histoire de sa gand-mère qui toute sa vie a écouté les femmes raconter leurs soucis, leurs problèmes, à la radio, à une heure tardive, sacrifiant sa propre famille, son mari qui n'a pu devenir ministre, et ses trois filles un peu négligées. Une femme très en avance sur son temps.
Moi, Elton Jones, autobiographie de ce chanteur venu d'une classe populaire, à l'enfance pas très heureuse, sous la coupe d'une mère maltraitante, sujet plus tard à des addictions et à des difficultés d'adaptation. Un texte sincère vraiment intéressant !
Les grandes affaires criminelles d'Occitanie de Patrick Caujolle.
De l'affaire Calas au temps de Voltaire à l'affaire Viguier, l'auteur traite des crimes commis dans la région sans chronologie mais l'on constate que les crimes se répètent, se résolvent plus facilement (encore que...) et l'on voit l'évolution du regard différent sur le viol ou la peine de mort, selon les époques.
Quelques affaires sortent vraiment du lot dans le recueil. Patrick Caujolle faisait aussi partie des auteurs du salon du livre 2023 d’Avignonet-Lauragais.
Le bureau des affaires non résolues de Christophe Guillaumot.
Roman jeunesse mais fort intéressant pour tous. Un ado fait des bêtises dont une de trop et pour échapper à la prison, il accepte un travail d'intérêt général où il doit élucider un Cold Case. L'action se passe à Toulouse et les personnages sont originaux. Le premier tome s'appelle Un morceau de toi et il en existe un second tout aussi passionnant.
L'oiseau Canadèche de Jim Dodge. Ce conte drôlatique, farfelu mais plein d'humanité nous raconte l'histoire d'un grand-père libertaire qui, à la mort de sa fille, recueille son petit-fils de trois ans Titou parce que ce dernier hérite de beaucoup d'argent. Mais les deux personnages vont beaucoup s'aimer et faire leur vie dans cette Amérique sauvage du Kentucky. L'oiseau est le compagnon de Titou, son nom vient de Canne à pêche... C'est très court et fort amusant !
Dans mon obscurité de Valentin Musso. Impossible de raconter ce suspense psychologique qui nous entraîne sur de fausses pistes du début à la fin. Emma, jeune traductrice de 24 ans vit seule dans un petit appartement. Elle se sent suivie, épiée... Par ailleurs Ludivine, lycéenne plutôt bourgeoise éprouve ses premiers émois pour un nouvel élève genre bad boy. Habiles coups de théâtre dans un style clair et une construction inventive.
Passionnant et déstabilisant !
La fille des hauts plateaux de Françoise Barry. Terroir raconté récemment par une autre lectrice. Ou comment un instituteur prend sous son aile une fille de paysan, douée à l’école et volontaire, pour qu’elle devienne institutrice. En fond, la ruralité et l’occupation notamment.
La danseuse de Patrick Modiano. Très bon roman (plus lumineux que quelques précédents) où il raconte ses débuts sans le sou. Pour survivre il écrit des chansons dont Etonnez-moi Benoît pour Françoise Hardy mais aussi Aspire à cœur pour Régine. Il côtoie une danseuse et s’aperçoit que les exigences de travail pour ce métier sont les mêmes que pour l'écrivain. En faisant ressurgir certains êtres de sa mémoire, il arrive à la notion de présent éternel.
Grande richesse d'échanges donc qui ont continué pendant la dégustation de rochers à la noix de coco, de pâtes de coing qui amenèrent une discussion sur les recettes et un délicieux gâteau de roi fait maison qui étonna toutes les participantes par son côté pro tant il est difficile à réussir !
Et l'on prit date pour la prochaine rencontre : Samedi 24 février à 14H 30, salle des expos de la Médiathèque. Bonnes lectures en perspective.
Richesse des échanges et du compte-rendu sans oublier les délicieux gâteaux confectionnés par des mains expertes.