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Photo du rédacteurLe cercle D.E.litt

La fileuse de verre

Autrice/Tracy Chevalier/Lu pour vous par Rose-Lire


Cette merveilleuse autrice nous emmène cette fois à Murano, île du Verre près de Venise. Comme toujours dans ses romans, le contexte historique est très important. Ici nous allons vivre avec Orsola Rosso née dans une famille de verriers de Murano, passionnée par la création d'objets de verre cependant,  n'étant qu'une femme, la  lessive, le ménage  ou la cuisine sont ses attributions mais la vocation est là et elle trouvera le moyen d'apprendre et de réaliser de magnifiques perles...


Ce roman est un tour de force que je n'avais pas saisi au début emportée par l'histoire de cette famille muranaise.


Malgré les remarques dans le prologue, les réflexions sur la relativité du temps différent pour les créateurs, je n'ai commencé à comprendre la trame du livre qu'en m'avisant que les événements historiques se succédaient mais qu'Orsola et sa famille vieillissaient certes mais très peu. En fait ils vont traverser les époques de 1486 à nos jours, soit 6 siècles, et nous suivons la même héroïne avec bonheur sans jamais nous perdre dans la descendance.

L'image que prend la romancière pour nous faire comprendre est celle d'une pierre plate faisant sur l'eau des ricochets plus ou moins espacés. Elle nous dit de considérer que les rebonds du galet se font sur le temps et non sur l'eau, il fera donc des haltes à des périodes historiques marquantes.


C'est ainsi que nous suivons Orsola et ses apprentissages, fabriquant, vendant ses perles pour sauver sa famille de la ruine, tombant amoureuse d'Antonio magnifique vénitien, pêcheur de métier mais voulant apprendre le savoir faire de la verrerie. Cet amour sera impossible, le frère aîné d'Orsola, chef de famille refusant de donner sa sœur à un «étranger» à l'île. Elle sera contrainte d'épouser Stéfano.


Nous suivrons cette inoubliable figure féminine de la Venise prospère de la Renaissance à son déclin puis sa résurrection grâce aux touristes, en traversant les périodes de peste, de Carnaval, de guerres napoléoniennes, de 1914 et même les confinements du Covid...


La Sérénissime est intemporelle et Orsola restera dans notre mémoire pour  rejoindre La jeune fille à la perle, La dernière fugitive ou autre brodeuse de Winchester...


Un roman marquant au style fluide, limpide donc à savourer au plus vite pour passer des vacances à Venise.

 

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