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Photo du rédacteurLe cercle D.E.litt

American Dirt

Dernière mise à jour : 27 août 2021

Autrice / Jeanine Cummins

Lu pour vous par Rose-Lire


Voici un roman haletant que vous ne pourrez lâcher de la première à la dernière page si ce n’est pour reprendre votre souffle.

Il raconte dans un style clair, vivant, la fuite éperdue de Lydia, jeune libraire d’Acapulco, et de son fils Luca à travers le Mexique pour rejoindre les Etats-Unis.

Lors d’une fête d’anniversaire, alors que toute la famille est réunie autour d’un barbecue, chez la grand-mère, des tireurs débarquent et massacrent seize personnes. Seuls Lydia et son fils de huit ans en réchappent miraculeusement.

Le mari de Lydia est un journaliste intègre et il a publié un article dénonçant la cruauté d’un cartel mexicain qui sème la terreur. De plus, il a identifié son chef. Ce sont donc les représailles : toute la famille doit être décimée ! La jeune femme se sait menacée car les espions sont partout et dans la terreur qui règne, il ne faut pas trop compter sur les amis.

Malgré la douleur de la perte de tous les siens, cette femme courageuse, protégeant son enfant, petit garçon de huit ans, absolument lumineux, va se cacher, et traverser le Mexique en rejoignant les hordes de migrants qui vont dans la même direction « el norte ». Pour rejoindre ce pays où le danger sera moindre, il faut utiliser « la Bestia », nom que les fuyards donnent à tous les trains de marchandises sillonnant le Mexique. Il faut réussir à monter sur les toits des wagons avec beaucoup de difficultés mais les périls sont multiples.

Lydia et son enfant vont se fondre dans la masse des migrants. Parmi eux, des figures magnifiques vont apparaître, comme les deux sœurs honduriennes qu’ils ne quitteront plus et l’entraide, la solidarité ne seront pas de vains mots.

Un roman exceptionnel, sensible, très documenté, actuel, aux figures inoubliables…

Pourtant, cet auteure américaine est « considérée comme illégitime par des écrivains latinos qui ne tolèrent pas l’appropriation culturelle, comme si le fait de n’être pas elle-même mexicaine invalidait son épopée tragique ». C’est Christine Ferniot, critique à Télérama qui le révèle dans le numéro 3697 du 18 novembre 2020.

Et cela m’a d’autant interpelé, qu’il y a peu, j’avais lu et chroniqué, dans ce même blog, le livre de Caroline Fourest « Génération offensée », dont le thème est la dénonciation de l’appropriation culturelle par des groupuscules incapables de créer mais qui ne veulent pas que les autres le fassent, les trouvant illégitimes. L’essai de C.Fourest est antérieur à « Américan Dirt » et je ne doute pas qu’elle monte au créneau en apprenant cela.

Quoiqu’il en soit, ce livre est formidable, il vous tiendra en haleine sur 544 pages à lire presque non stop. Il trône en bonne place dans la vitrine des libraires et sera sous peu dans toute bonne bibliothèque.


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