Auteur/François-Henri Désérable/ Lu pour vous par Rose-Lire
Ce récit est sous-titré « Une traversée de l’Iran » mais nul besoin d'être amateur de comptes-rendus de voyages pour apprécier les tribulations de F.H. Désérable dans ce pays.
D'entrée, nous assistons à un coup de fil du ministère des affaires étrangères qui lui déconseille formellement de se rendre en Iran étant donné que les risques encourus sont très importants... Or, à ce moment-là, l'écrivain est déjà dans l'avion pour Téhéran et explique de façon drôle qu'il ne pourra faire demi-tour...
Le voilà donc parti pour ce voyage ! Mais malgré une carte qui ouvre son livre, ne vous attendez pas à des descriptions de divers lieux traversés. Il s'agit plutôt de son regard porté sur le monde iranien actuel et passé avec de nombreuses références à des auteurs comme Pierre Loti ou Nicolas Bouvier qui ont raconté leur périple et montré la magnificence de certaines merveilles bien mieux qu'il n'aurait su le faire.
D'ailleurs, ce livre est un peu un hommage à Nicolas Bouvier dont le livre « L’usage du monde » l'a beaucoup marqué. Je vois d'ailleurs dans son titre une sorte de clin d’œil à cet auteur voyageur dont le récit a paru en 1963...
Désérable s'intéresse aux gens avec bienveillance et ce sont ces rencontres, ces anecdotes qui seront contées de façon humoristique souvent et sans jamais lasser le lecteur. L'auteur analyse l'actualité de ce pays où les odieux mollahs sont unanimement détestés, méprisés mais subis par instinct de survie.
Il traverse l'Iran au moment de la répression après la mort de Masha Amini, le voyage est périlleux mais on ne le sent guère sauf dans les derniers chapitres et ses réflexions sur ce monde des mollahs, cruel, dépassé sont sans filtre et courent librement, faussement décousues, dans un style enlevé, poétique parfois et toujours original et pittoresque.
Un excellent livre donc, qui apporte beaucoup grâce à l'érudition de son auteur lequel nous donne envie de mieux connaître les écrivains iraniens comme Zoyâ Pirzâd ou d'autres, mais qui donne aussi une vision originale cependant très juste, me semble-t-il de ce monde en déliquescence !
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