top of page
  • Photo du rédacteurLe cercle D.E.litt

Le bureau d'éclaircissement des destins

Autrice/Gaëlle Nohant/Lu pour vous par Rose-Lire


Cette autrice brillante s'appuie toujours dans ses romans sur une importante documentation historique puis elle s'en évade en incluant dans cette réalité des personnages fictifs, vivants et attachants.


Ici, la jeune Irène, mariée à un Allemand, trouve un emploi en 1990 dans un grand centre de documentation sur les persécutions nazies basé en Hesse à Bad Arolsen, l'ITS (Intelligence Tracing Service).

Ce centre impressionnant contient des milliers de renseignements sur les disparus de la guerre et un travail d'exploration qui va lui convenir tout à fait devra être mené.

Nous allons suivre son travail d'investigation sur quelques-unes de ses enquêtes qui s'entremêlent et auxquelles nous nous attachons.

En 2016, de menus objets retrouvés (un Pierrot tatoué, un mouchoir, un médaillon...) vont la lancer sur la piste de disparus dans les camps essentiellement de Treblinka et Buchenwald, mais aussi à la recherche d'un enfant d'aspect aryen  enlevé comme bien d'autres aux parents polonais pour être adoptés et éduqués par des Allemands.


Sa vie à elle va nous apparaître par petites touches avec son divorce, l'amour pour son fils Hanno et sa peur  de l'avenir pour lui, alors qu'elle découvre l'horreur inimaginable mais pourtant encore souvent présente avec un antisémitisme tellement inculqué en Allemagne et en Pologne qu'il ne peut que perdurer.

 

Déjà, ce centre d'archives d'après guerre et dirigé par des Allemands ou des Américains indifférents, a été systématiquement expurgé de tas de documents pour effacer les preuves. Un autre directeur, lui, a organisé là un bunker dont aucun document ne devait fuiter …

Mais Irène est tenace, obsessionnelle et ira jusqu'au bout de ses recherches pour lutter contre la lâcheté actuelle des vivants.


On s'attache aux personnages qu'elle recherche, ou du moins aux descendants qui au début ne veulent pas savoir mais changent et deviennent sympathiques à mesure qu'ils surmontent leur peur d'apprendre. Une phrase intéressante d'un personnage qui change d'avis: «Il n'est jamais trop tard pour devenir moins con...»

On s'attache à Irène, anxieuse, monacale, mariée à son job mais tellement impulsive et libre.


C'est un livre dur, parfois difficile mais salutaire surtout dans notre présent où la phrase «Plus jamais ça!» paraît totalement obsolète, dépassée et où le négationnisme prend de l'ampleur.

Par ailleurs, l'histoire d'Irène et de ses diverses trouvailles et retrouvailles est prenante, écrite et composée avec élégance.

18 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page