Autrice / Yasmina Reza
lu pour vous par Séraphin
De Yasmina Reza, on connaît la virtuosité de dramaturge. Ses pièces – « Art » ou « Le dieu du carnage » - ont eu un succès international grâce à une écriture très drôle, ramenée à l’essentiel et tellement sarcastique.
De temps à autre, l’auteur s’autorise une incursion dans le roman et on y retrouve tout le sel de l’ironie qu’elle manie avec maestria.
Serge est son dernier opus.
On y découvre l’histoire d’une famille pas très conformiste, l’histoire d’une fratrie, deux frères et une sœur, Nana, « enchevêtrés » sur une photo, souvenir d’enfance.
Jean, le narrateur, est sans doute le plus raisonnable. Il fait de son frère Serge aîné une sorte d’anti-héros, un râleur invétéré, un hypocondriaque de compétition.
La fratrie - qui a pris des chemins différents - est réunie à l’occasion des ultimes instants de leur mère. L’occasion de se retrouver avec neveux et nièces autour de valeurs familiales soudain réveillées ? Que nenni. La famille Popper a son destin propre, singulier et même un retour au camp d’Auschwitz-Birkenau sur les traces des grands-parents n’y fera rien…
Yasmina Reza provoque le rire grâce à des répliques cinglantes et traite ici avec légèreté d’un sujet pourtant grave. Avec à la clé, une question : se défait-on jamais de l’enchevêtrement des liens familiaux qui se nouent dans l’enfance ?
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