Auteur/Akira Misubayashi/Lu pour vous par Rose-Lire
Ce récit autobiographique est tombé entre mes mains au hasard d’une rencontre lectures. Il date de 2011 et je ne l’aurais pas remarqué si depuis, l’auteur n’avait écrit le magnifique «Âme brisée» et d’autres romans remarqués tous écrits en français.
Il est difficile de faire une chronique car la préface de Daniel Pennac résume bien l’émerveillement de cet auteur japonais pour notre langue et l’intense satisfaction que nous procure une telle lecture.
Akira est «tombé » dans le français à cause de la musique car le phrasé, la sonorité de ses mots est d’une musicalité exceptionnelle à ses oreilles de japonais.
Il va donc raconter comment il l’a appris, comment son père s’est saigné pour offrir à ses deux garçons les outils pour leurs apprentissages respectifs, l’aîné avec la musique et le deuxième le français.
Il nous fait vivre ses études à Montpellier, à Paris, nous amusant souvent d’expressions qu’il va analyser, les ayant prises au pied de la lettre, il parle de ses rencontres sans jamais ennuyer, de la rédaction de son mémoire sur Rousseau, de ses lectures très pointues de philosophes, de grammairiens. Là, j’avoue avoir survolé quelques pages, mes connaissances scolaires sur le Contrat social, la Nouvelle Héloïse ou l’Emile, de même qu’Althusser, étant devenues bien floues…
Mais ce qui est prenant, c’est la vie de cet auteur, ses problèmes pour comprendre son errance entre ses deux langues qui influent sur sa façon de penser, avec une préférence pour le français, son mariage avec une française qui bien sûr va apprendre le japonais et le point final sera la jonction que réalisera sa fille qui elle, ne se sentira jamais étrangère dans aucun de ces deux idiomes.
Comment ne pas se régaler en lisant un tel hymne d’amour à notre langue avec ce texte passionnant, vivant, écrit avant les romans qui ont fait connaître Akira Mizubayashi pendant qu’il enseignait (enseigne encore?) le français à Tokyo.
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