Autrice / Ludmila Oulitskaïa
Lu pour vous par Rose-Lire
Dans la postface de ce court texte écrit en 1988, l’auteure explique qu’elle l’a présenté à un professeur d’écriture de scénarios pour être admise à ses cours. Il l’a refusée en lui disant qu’elle savait déjà tout.
Il n’avait pas été édité en France mais en cette année 2021, il a acquis une saveur nouvelle et Gallimard n’a pas hésité à mettre en lumière ce pamphlet.
Nous sommes en 1939 à Moscou sous le régime totalitaire de l’époque.
Le professeur Rudolf Mayer travaille sur une souche particulièrement dangereuse de la peste. A la suite d’une infime négligence, il est contaminé mais l’ignore.
Or, il doit se rendre à Moscou pour une conférence, il prendra le train, se fera raser chez un barbier, ira dans un hôtel et donnera sa conférence…
Toutes ses rencontres sont décrites avec humour. Mais le mal est fait: la peste pulmonaire se propage. Les autorités le comprennent très vite et sans état d’âme vont se saisir de tous les contacts, réels ou supposés, qui, sans être prévenus, vont être arrêtés, isolés, pratiquement emprisonnés sans savoir pourquoi. Habitués aux rafles, purges, exils on ne sait où, les incriminés se pensent coupables de quelque faute auprès du gouvernement ou du NKVD et leurs réactions sont diverses, parfois tragiques…
D’où le titre du livre !
Cette histoire vraie pose la question: qui est plus mauvais, l’épidémie ou l’homme dans un régime totalitaire ?
Le livre est prenant et vraiment d’une brûlante actualité. Certes, il m’a déroutée parfois car je n’arrivais pas à retenir tous ces noms russes malgré la liste des personnages donnée en prélude, mais une fois qu’on rentre dans l’histoire en connaissant les personnages principaux, peu importe qui est qui, dans les seconds rôles!
Inutile de préciser que cette épidémie a été éradiquée vite fait mais que ces méthodes ne peuvent servir d’exemple dans le cas de la pandémie qui nous préoccupe actuellement.
