Autrice/Piedad Bonnett/Lu pour vous par Leserin
J’annonce la couleur, un grand coup de coeur, un texte dont j’ai du mal à me séparer, après lequel aucun roman n’arrive à me passionner !!! Et que j’ai aussi du mal à partager.
Il y a des mots que l’on ne peut pas prononcer et que nous remplaçons par des termes « politiquement corrects ». Vous connaissez la profession « technicienne de surface », la « longue maladie »... et puis il y a le suicide et la schizophrénie qui font partie de « ce qui n’a pas de nom ».
La souffrance d’une mère dont le fils s’est suicidé, n’a pas de nom et la maladie qui en est la cause, eh bien, on ne lui a pas trouvé d’ersatz de nom !
Est-ce une souffrance physique, psychique, les deux ?
Piedad Bonnett, grande poétesse colombienne écrit ce court texte sur ce moment où sa vie est dévastée et sur cette question qui tourne sans fin dans sa tête : pourquoi, pourquoi, pourquoi ?
Le texte contient quatre parties, comme une tragédie : Tout d’abord L’irréparable, et l’annonce de la mort de ce fils tant aimé et si talentueux, la réaction des amis et connaissances qui n’osent pas prononcer les mots « interdits ». Puis l’acte 2, sur la maladie et l’équilibre précaire que les médicaments et les psychiatres installent. Acte 3 Le quatrième mur, celui qui se dresse, invisible entre elle et son fils, entre elle et les médecins et entre son fils et la vie. Et l’acte 4 , la fin, la mort, la reconstitution des derniers instants et ce « pourquoi, pourquoi, pourquoi » lancinant.
Ce texte splendide, ciselé et très pudique ne m’a pas démolie, il restera longtemps au fond de moi, ne me quittera pas.
Piedad Bonnet accompagne ses lignes sur la douleur et le deuil de références littéraires qui devraient plaire….
Magnifique chronique de ce témoignage dont j'ai savouré chaque mot.
Merci pour ce conseil de lecture qui a été très consolateur.
Un grand coup de coeur !