Pour les retrouvailles très attendues du groupe Délitt, une dizaine de lectrices s'est enfin rassemblée avec bonheur dans leur salle et s'est aussitôt lancée dans divers commentaires d'activités livresques de la région.
Toulouse Polars du Sud (TPS) se profile pour le 11, 12 et 13 octobre et certaines sont bien intéressées malgré la célèbre foire d'Automne d'Avignonet dont la date coïncide avec le dernier jour de cette manifestation. En fait notre amie Leserin est partie prenante avec les accompagnements de certains écrivains étrangers, Catherine, notre bibliothécaire participera à la journée professionnelle du vendredi et d'autres iront s'enquérir des dernières productions plus ou moins sanglantes d'écrivains de renom ou de petits nouveaux qu'elles soumettront à la question le samedi matin.
La présentation des livres débuta ensuite et Le tableau du peintre juif de Benoît Séverac ouvrit la séance.
Ce roman intitulé polar, est plutôt une enquête faite par un quadragénaire un peu paumé, au chômage après des échecs, dont le couple bat de l'aile, enquête donc sur un tableau dont il hérite du grand-père. Cette belle peinture avait été donnée à ce dernier en remerciement par un peintre juif qu'il avait caché pendant la guerre. Et voilà notre naïf bénéficiaire qui, au grand dam de sa femme, adepte de la vente de la toile, se met dans la tête de faire reconnaître son aïeul Juste parmi les nations. D'où un périple très prenant et une intrigue réussie.
Récit qui sent souvent le vécu fort intéressant à lire. Précisons que Benoît Séverac sera le parrain du salon du livre d''Avignonet-Lauragais le 24 novembre prochain.
La fileuse de verre de Tracy Chevalier. Comme toujours un bonheur de lecture avec cette autrice merveilleuse qui travaille beaucoup sur l'historique de ses romans. Ici, l'histoire d'Orsola Rosso née dans une famille de souffleurs de verre de Murano va traverser les siècles de la Renaissance à nos jours en vieillissant plus lentement que le vrai temps qui passe. C'est surprenant au début, mais on s'y fait très vite et l'art secret de fabrication des artistes de Murano ne voulant pas se mêler aux Vénitiens mais obligés de compter sur ces derniers pour le commerce est dépeint sans lourdeur et les intrigues sont passionnantes.
Pachinko de Min Jin Lee. Roman d'une grande tendresse avec pourtant un style très sobre et de grandes ellipses sur certains faits historiques bien connus. En 1912, la Corée est envahie par le Japon et les Coréens pâtissent terriblement de cette occupation. Dans ce contexte naît Sunja, une héroïne qui sera une battante et luttera pour survivre dans un monde de faim et de guerre. Séduite à 15 ans par un négociant coréen (37 ans quand même) marié au Japon et père de trois filles. L'adolescente, enceinte, sera aidée par sa mère et traversera les événements avec une force de caractère jamais démentie.
Ce livre se dévore et amène beaucoup de réflexions.
La série spectaculaire tirée du livre, beaucoup plus détaillée en développements superflus, ne suit pas la chronologie en commençant par la situation du petit fils de Sunja, né au Japon. Avoir lu le livre avant est un fort atout pour comprendre et se faire un avis.
Le Comte de Monte-Christo d'Alexandre Dumas. Le pavé de ce prolifique auteur, payé à la ligne ne l'oublions pas, reste passionnant et toujours d'actualité surtout après le film avec Pierre Niney qui campe un Edmond Dantès et surtout un Comte vengeur absolument impeccable. Là aussi le film prend des libertés avec Dumas mais reste passionnant.
Nous sommes ensuite revenues sur Vendanges amères de Muriel Carchon, commenté avant l'été mais il est intéressant de voir les lectures que chacune en fait. Beaucoup de morts avaient été occultées dans les présentations précédentes, l'accent ayant été mis sur les secrets de famille...
Les gens de Bilbao naissent où ils veulent de Marie Larrea. Prix des libraires 2022.
Roman autobiographique fort captivant où l'autrice ne découvrira que tardivement que ses parents lui ont caché un secret considérable ... Dans la première partie du roman, elle revient sur les origines de ces derniers : son père a été abandonné aux jésuites par sa mère, prostituée obèse. Tandis que sa mère, elle, a aussi été abandonnée au couvent par une femme très dure mais qui viendra la récupérer alors qu'elle a grandi. Malheureusement comme elle a «la beauté du diable», sa mère jalouse la haïra.
Ses deux malheureux vont se rencontrer, s'aimer et donner naissance à l'autrice. Dans la seconde partie du livre, celle-ci se rend à Bilbao pour retracer son histoire, à la suite d'une révélation par une cartomancienne.
Lecture captivante sans temps morts.
Échappées de Manon Jouniaux. Sept femmes, maltraitées par la vie ont trouvé refuge sur une île et vivent en communauté avec leurs enfants. Leur vie est difficile au rythme des saisons, elles manquent de moyens mais on comprend qu'elles ont toutes fui la violence de leurs compagnons... Or, les adolescents grandissent et reproduisent cette violence qui revient génération après génération. Ce premier roman est envoûtant, prenant.
L'affaire Sainte-Marthe de Michel Ferries
Ce roman est bien difficile à lire. En effet l'auteur semble avoir voulu montrer son érudition au niveau de l'art notamment, avec de longues descriptions souvent inutiles. Il semblerait, mais c'est confus, que l'intrigue soit une affaire de tableau volé.
Les lieux et certains faits sont historiques mais l'auteur dit lui-même en préambule qu'il a pris certaines libertés avec la réalité et l'histoire. Beaucoup de complications alourdissent ce roman brouillon.
De plus, les enseignants, les infirmières ne sont vraiment pas à leur avantage et certains lecteurs peuvent être crispés.
La présentatrice de ce roman s'était engagée à le lire jusqu'au bout et elle y est parvenue avec un mérite certain, semble-t-il.
Humus de Gaspard Koenig.
Deux étudiants, préoccupés par l'écologie, assistent à une conférence sur les vers de terre capables de sauver le monde agricole. On suit la trajectoire de ces deux ingénieurs qui chacun de leur côté vont essayer d'améliorer la terre avec l'écologie et l'éthique bien présentes car ils voudraient aussi réduire les différences sociales. Le roman est sensationnel avec avec une chouette écriture. A conseiller.
Reine d'un jour de Kristin Innes
Dans les années 90, une jeune chanteuse pop sort un tube qui restera unique.
Le roman débute d'ailleurs par son suicide et ses proches, les journalistes, donneront chacun leur version parfois contradictoires sur la vie de cette jeune femme refusant les compromis. Il apparaît que sa vie n'a pas été facile mais elle plaît car elle est humaine. Un roman poignant parfois difficile mais original et puissant.
Panorama de Lilia Hassaine, prix Renaudot 2023. C'est en fait un roman policier d'anticipation. En 2029, les crimes, les viols, les malversations se multiplient et les gens trouvent la justice trop laxiste. Les influenceurs sont soit-disant maltraités. L'un d'eux finit en prison d'où le procès sur la justice... Vient alors l'ère nouvelle de la transparence avec des maisons aux parois de verre, ouvertes et chacun peut surveiller tout le monde.
Pas de crimes pendant 20 ans mais en 2049, une famille disparaît donnant lieu à des interrogations intéressantes.
D'autres livres résumés brièvement donnèrent un aperçu de la rentrée littéraire avec
La cuisinière des Kennedy, romance people de Valérie Paturaud.
Badgens de Dalphine Minoui hymne bouleversant à la mémoire de la jeune iranienne Mahsa Amini avec le récit de la vie d'une adolescente iranienne.
Jacaranda de Gaël Faye à la recherche de ses racines.
Tenir debout de Mélissa Da Costa, triste mais passionnant.
Le nom sur le mur de Hervé Le Tellier, récit de son vécu pendant le confinement dans une maison «d'enfance» en Provence avec la découverte d'un nom sur le mur.
Impossible retour d'Amélie Nothomb, l'incontournable de la rentrée avec un voyage au Japon avec une amie. Mais elle ne retrouve pas vraiment le Japon de son enfance. Elle raconte ses impression sur sa nouvelle vision de cette île à la civilisation originale.
Corps de ferme d'Agnès de Clairville. Roman extrêmement original sur le fond et la forme. Ici, ce sont les animaux qui racontent leur vie à la ferme mais aussi les difficultés de la famille qui les élève.
Roman désarçonnant mais très intéressant bien que sombre. Lecture à tenter...
Ce dernier roman satisfera le goût de nos lectrices assemblées, toujours friandes de bestiaires. Mais après les moutons, les chèvres, un chien avec son odeur sous la pluie... les pythons du lac du Rosel (oui, oui!), voici le loup qui s'invite à la table du goûter. En effet Marie Lalu a eu les honneurs de la presse locale après qu'un chevreuil égorgé, éviscéré ait été découvert dans un pré jouxtant sa maison. Le loup serait-il le coupable? Eh bien...
En tous cas Marie-Lalu nous a régalés avec le récit de l'enquête, les experts manipulant une énorme loupe pour trouver des poils de loup.
Et une pensée compatissante est allée à la fabricante de fromages de Bonifé obligée de garder ses chèvres à l'abri et luttant contre le stress...
N'oublions pas les cuisinières de Délitt qui avec leurs meringues, leurs cookies chocolat-cacahuète, nous régalent chaque fois.
La prochaine rencontre aura lieu le samedi 26 octobre à l'heure habituelle et il est certain que nous nous pencherons sur le salon du livre d'Avignonet auquel Délitt participera avec enthousiasme.



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